En Turquie, une décision prononçant l’adoption d’une personne (requérante), née en 2000, par le mari de sa mère, né en 1984, a été annulée par le tribunal des affaires familiales en raison du non-respect de l’exigence légale selon laquelle la personne adoptée doit être ans plus jeune que l’adoptant d’au moins dix-huit (CCT Art. 308/al. 2). La requérante a alors saisi la Cour constitutionnelle turque, alléguant que son droit au respect de la vie familiale a été violé. Le 25 juillet 2023, la Cour constitutionnelle a conclu que les obligations positives de l’État en matière d’instauration de réglementations juridiques n’ont pas été remplies, car une telle règle définitive et générale ne contient aucune exception et ne laisse pas de marge discrétionnaire aux juges face à des situations impératives. La rigueur de la règle et l’absence d’exceptions pour les personnes défavorisées ou dans des situations qui nécessitent davantage de protection portent atteinte au principe de protection de l’intérêt supérieur de l’enfant et des relations familiales, comme dans le cas d’espèce. Pour cette raison, il a été décidé que le droit au respect de la vie familiale garanti par l’article 20 de la Constitution turc a été transgressé.